Chers amis,
De retour de mon tout premier voyage en Chine, je découvre au compte-goutte mes images et vous présente aujourd’hui un série que j’aime tout particulièrement pour son authenticité et son ambiance feutrée à la lumière tamisée. Les rencontres inattendues qui, au fil de mes pérégrinations, se présentent parfois à moi comme des cadeaux font la richesse de ces voyages. L’hospitalité des chinois, et dans ce cas du peuple Hani qui habite cette région du Yunnan, m’a tout de suite séduite et me ramène à un de mes tout premiers voyages dans le nord du Vietnam en 2004 (qui se situe géographiquement à 4-5 heures de route de l’endroit où je me trouvais).
Durant mon séjour je fus invitée à déjeuner chez une famille, dans le traditionnel village de montagne Douyishu. En route vers le domicile de Li Yao et de Xia He, nous nous arrêtâmes dans une petite échoppe pour acheter deux poules, encore vivantes ! C’est un honneur pour ces deux femmes de me recevoir chez elles et comme si c’était un jour de fête, il y aura de la viande au menu. Les poules devaient bien se douter de leur sort, une fois prises par les pattes et embarquées dans la voiture on ne les entendait plus.
J’assistais à la préparation du repas et lorsque j’aperçus la cuisine, je fus d’une part surprise par la simplicité du lieu mais surtout enchantée par l’ambiance qui y régnait. Quelques ustensiles basiques accrochés au mur étaient à peine visibles, tant la pièce était chargée de fumée. De longs lambeaux de viande de porc suspendus étaient en train de sécher, ou de fumer. Au sol, un petit feu de bois, sur lequel chauffait de l’eau dans une bouilloire, était la seule source de chaleur pour cuisiner.
D’un geste vif et habile, le mari égorgea les poules et les vida de leur sang. Une fois ébouillantées, elle furent plumées, vidées et découpées en morceaux, le tout en à peine quelques minutes. En Chine tout se mange, aucune partie de l’animal n’est laissée de côté. Je me suis quand même un jour demandé, alors que les plats arrivaient sur la table, ce que l’on pouvait encore espérer manger après des demi têtes de canard!
Finalement, lorsqu’il fallut passer à table, je découvris une palette culinaire que je n’osais espérer.
À table mes amis ! Et à bientôt pour de nouvelles aventures chinoises, ou autres !
Céline