Désert, environnement fascinant, envoutant et déconcertant à la fois. Il nous connecte à une autre dimension, à l’inconnu, au silence, au vide et nous renvoie vers la simplicité d'une présence qui se façonne au gré des vents.
Le désert attire par sa puissance, il a cette force de nous recentrer, de nous faire prendre conscience de notre petitesse sur cette terre et en même temps de notre contribution à ce tout.
L’écriture de Marie-Madeleine Davy dans son livre « Le désert intérieur » est une réflexion autour de ce mot qui symbolise le lieu géographique et en même temps la quête du vide intérieur afin qu'une métamorphose puisse opérer.
Je vous laisse découvrir un magnifique extrait du début de son ouvrage, avec en accompagnement quelques images artistiques de mon interprétation du désert, lors d’un voyage intérieur.
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LE DÉSERT INTÉRIEUR
Marie-Madelaine DAVY
Mystérieux, ce creuset symbolise moins un lieu qu’un état. Il inaugure un passage du dehors au dedans, du chaos à l’ordonnance, de l’esclavage à la liberté. Terrain de formation, sur lequel chacun se doit de tracer lui-même sa piste, il ne peut être abordé que par ceux qui consentent au dénuement, à la nudité, au vide, au détachement suprême à l’égard de soi-même.
Seul l’homme privé de tout bagage dans ses mains, de tout savoir et souvenirs dans la tête, de toute possession intellectuelle en passera le seuil. Ne pourra s’y mouvoir que celui qui préfère l’essence à l’existence, la contemplation à l’action, l’éternité au temps, l’absolu au relatif, le sens intérieur à la littéralité, le silence à la parole ou à l’écriture.
N’y sera indigène, que l’amoureux de la lumière ou de la ténébreuse obscure par excès de clarté ; l'amant du feu qui consume et consomme les scories ; l’imitateur du papillon qui, tremblant de joie, se jette soudain dans la flamme brûlante. Quel est donc ce lieu d’élection dans lequel amour et connaissance se jumellent, où le détachement fleurit en expérience, faisant franchir la Porte d’or donnant accès au « Verger des Mystères » ?
Il porte un nom : il s’appelle désert.
Désert ! terme fascinant pour ceux qui possèdent le goût de l’alliance, de la montagne des révélations, de la parole reçue dans le coeur, des éternelles fiançailles dont l’amour est avide. Peu importe le passage par la « terre aride et ravinée, de sécheresse et de ténèbres », les tentations qu’il faudra surmonter, la solitude, voire la déréliction. Un jour arrivera où « l’eau jaillira dans la steppe inculte, où la terre sèche deviendra un étang, où le pays de la soif se changera en sources ».
« La source a soif d’être bue », disait Irénée de Lyon. La terre de feu, le désert intériorisé brûle d’allumer la mèche des « lampes vivantes » qui, laissant filtrer la lumière, pourront éclairer leurs frères : les hommes, les animaux, les plantes, les pierres.
L’homme traverse son propre désert pour découvrir son fond mystérieux dont la beauté le remplit d’allégresse. Il oublie les perturbations de son long et périlleux voyage pour ne retenir que la jubilation qui l’envahit dès qu’il découvre sa propre source. Il comprend que le désert n’est rien d’autre que le passage par la mort donnant accès à une nouvelle naissance. Le désert intériorisé est Genèse.
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Atteindre le désert intérieur exige d’opérer une percée à travers mille et une épaisseurs, dans des blocs de granit ou de béton.
Le désert est le lieu des métamorphoses. Que l'homme pénètre dans son désert, un désert intériorisé signifiant un passage par le vide, la remise en question, la purification active du faux savoir, des notions périmées, alors il émergera de la boue qui l’enlise : il retrouvera son élan de créateur et sauveur.
N’est-il pas finalement plus un espace de création qu’un vide à remplir… ?
Sublimes, une poésie en image !
Romain (des Pléiades)
Coucou Romain,
Quel plaisir de te retrouver ici … Je pense qu’avant de se connecter à cet espace de création, il s’agit de se déprogrammer, de se libérer du connu. Un sujet sur lequel nous pourrions philosopher des heures 🙂
J’espère que tu vas bien.
Une chose après l’autre en effet.
Plaisir partagé !
A bientôt
Bonjour Céline,
Agrémentées d’un texte profond qui donne à réfléchir, les photos sont reposantes et d’une sublime simplicité, toutes en lignes et en rondeurs. La couleur chaude réchauffe nos sens alors que l’automne est déjà bien avancée et que les prémisses de l’hiver se font déjà sentir.
Bravo pour cette série.
patrick
Bonjour Patrick,
J’étais ravie de te retrouver sur le blog, merci pour ton message et ton passage par ici!
J’espère que tu vas bien et que la photo a encore une place dans ta vie?
A bientôt,
Céline
Que c’est beau, délicat ! Sensuel et graphique. Il ne manque que « le chant des dunes ».
Sur la 7ème photo, je suis un peu gènée par l’importance de la partie jaune très lumineuse dans le quadrant inférieur gauche (peut-être est-ce mon écran qui l’intensifie). S’il y a un « intrus » dans la série, c’est celle-ci, selon moi. Ce qui n’enlève rien à la beauté des autres photos, et au plaisir que j’ai à les contempler.
Un grand merci Brigitte pour ton passage et tes commentaires sur la série.
Très belles sensibilités ! Bravo !
Merci beaucoup Jean-Marc, des bises à toi.
En admiration devant ces courbes sensuelles. Pureté, féminité, sensualité, vie à conserver, milieu à protéger, si fragile… Magnifique, MERCI de nous partager la beauté de ces lieux . Tout n’est pas pollué mais attention, un grain de sable , un coup de vent peuvent tout déstabiliser, soyons attentifs.
Merci beaucoup Antoine! Tout n’est pas pollué on, mais tu as bien senti la fragilité du lieu.
Oulàlà !!!! j’adore !!!! Une très très belle série, pleine de délicatesse et de douceur…. Bravo ma belle
Très beau, calme, reposant, du plaisir à voir….
Merci beaucoup Henri.
Magnifique Céline! Bises Valérie
que c’est beau, tout en douceur et ta série a une touche très féminine, bravo c’est magnifique
Merci Ghislaine pour ton appréciation :). Des bises
Magnifique série Céline bravo !