Il ne reste plus que quelques heures avant l’ouverture du festival de glace du Lac Khövsgöl, situé au centre-nord de la Mongolie. Créée il y a 13 ans, cette manifestation vise à promouvoir le tourisme d’hiver, mais les visiteurs semblent encore un peu frileux pour venir glisser et célébrer la glace . Durant les deux jours de mon reportage photo, je n’en ai aperçu qu’une petite vingtaine. Les Mongols, eux, paraissent néanmoins ravis de cette initiative. Je les connaissais déjà joyeux et joueurs, je les découvre émerveillés comme de grands enfants dans un parc d’attraction naturel… Les touristes ont bon dos !
La veille de l’ouverture et jusque tard dans la nuit, tronçonneuses, burins et fraiseuses s’activent à la lumière de lampes alimentées par des générateurs.
La température frise les –15°C.
Depuis deux jours, les artistes sculptent avec talent statues, divinités, animaux, scènes de vie, taillés avec passion dans d’énormes blocs de glace, mesurant parfois plus de deux mètres de haut. La tension est palpable. Cette année, treize équipes concourent et espèrent décrocher le premier prix de 5 millions de Tugriks, environ 2 400 euros.
Le premier jour du festival, les voitures, motos et side-cars, affluent de tous côtés sur la route glacée, pour certains avec difficulté, et rejoignent le lieu des festivités. Afin d’obtenir une meilleure adhérence sur ce miroir bleu, des « pneus-neige » sont improvisés avec des bouts de tissus noués sur les roues. Rien ne les arrêtera.
La cérémonie d’ouverture est animée par des chants diphoniques ou chants de gorge, et des musiques locales. C’est parti pour deux jours hauts en couleurs ! Alors que nous, visiteurs, ressemblons à des pingouins vêtus de vêtements high-tech (dans l’espoir contrer le froid), les Mongoles, eux, ont revêtus leurs plus beaux deels. Ce long manteau qui descend jusqu’aux chevilles, est parfois doublé de peau de moutons. Vu de la berge, on croirait assister à un ballet de danseurs d’une boite à musique.
Naadam version hiver
Les différentes animations seront annoncées au micro tout au long de la journée. Au programme, entre autre, la très populaire lutte mongole, sport national que l’on retrouve également pendant la fête du Naadam en été. Les spectateurs se regroupent en cercle et encouragent les concurrents à grands éclats de rire. Évidemment, la lutte sur glace demande un certain équilibre et les chutes sont souvent plus drôles que graves.
Patin à glace, tir à l’arc, lancer de palets et tir à la corde rythmerons ces deux journées radieuses et feront la joie de tout un chacun.
Familles et amis se réchauffent de temps à autre dans une yourte-restaurant installée sur la berge qui offre toutes les spécialités mongoles : thé au lait salé, nouilles, beignets de viande ou de poisson, raviolis, soupe de pommes de terre etc.
Un petit marché de produits artisanaux se monte à même la glace. Derrière leur stand, les femmes expliquent fièrement que ce sont elles qui ont fabriqué ces objets: chaussons en feutre, couteaux, colliers, pendentifs en bois de rennes, sacs et sacoches, bonnets, ceintures dorsales en laine de chameau, chapeau de fourrure en peau de renard etc.
Lors du festival, je profite d’un tour en traineau tiré par un cheval (utilisé le reste du temps pour transporter du bois), pour faire poser Mondun sur le lac. Ce studio à ciel ouvert est du pain béni. Il m’emmènera au pied d’un rocher où se trouve un ovoo (empilement de cailloux qui représente un lieu sacré). Ici aussi, les Mongoles arrivent par dizaines. Ils font cinq à six tours du « cairn », tout en faisant des vœux, en jetant du riz vers le ciel, en posant le front sur les cailloux, en priant, mains jointes, ou en se prenant en photo.
Khövsgöl ou Baïkal ?
Pour ceux qui suivent mon blog depuis quelques années, vous trouverez certainement quelques similitudes avec le lac Baïkal en Sibérie, voyage effectué il y a 3 ans. Effectivement, le Lac Khövsgöl est, par sa ressemblance et sa proximité, appelé « le petit frère du Baïkal ». Son eau est aussi pure que son ainé et lui confère ainsi cette même transparence à sa surface lorsque la glace atteint son épaisseur maximum (environ 80 cm).
Je retrouve les mêmes sensations que sur le Baïkal. Des détonations annoncent le choc entre plusieurs plaques de glaces, créant des failles sur plusieurs kilomètres.
Les premiers mètres sur la glace en voiture seront tout aussi étonnants et éblouissants. C’est certainement l’une des plus belles choses que la nature m’ait donné à voir au cours de tous mes voyages. Les nervures de glace sont de vraies peintures et l’on ne se lasse pas d’en observer les compositions naturelles.
Bonne glissade,
Céline
Bonjour,
je vous écris ce message car je suis entrain de réaliser un reportage sur une expédition d’un couple d’amis qui partent en autonomie faire la traversée du lac Khovsol. Puis-je afin d’illustrer leur propos, me servir de vos photos, en vous citant bien entendu.
Merci de votre réponse
David MARINHO
Bonjour David,
Je suis très confuse, je viens seulement de découvrir votre message sur ma plateforme du blog. Je reçois normalement une notification par mail mais cela n’a pas été le cas avec votre message.
J’espère que votre voyage s’est bien passé. N’hésitez pas à revenir vers moi pour une nouvelle édition. Encore toutes mes excuses.
Bien à vous,
Céline
Bravo Céline,
Il y a une petite vingtaine d’annees tu m’as montré quelques une de tes prises et aujourd’hui une fois encore le résultats est magnifique.je serais à Paris du 12 au 15 mai et ne manquerais pas de venir voir tes images.
Mnr
Bonjour à tous,
Merci pour votre passage sur la glace et vos commentaires.
@ Alex … eh oui la Mongolie quand ça vous pique :). Je repars tout le mois de juillet avec deux groupes de photographes de l’agence Photographes du monde, pour la fête du Nadaam et festival de Yak.
@ Merci Charles et Stéphanie, toujours fidèles à mon travail …
@ Jean-Marc, oui, c’est toujours intéressant de planifier un voyage autour d’une évènement humain et culturel.
@ Fanny, merci Fanny pour ta visite, et j’espère que tu ne m’en voudras pas pour les “pingouins”, je crois que je parlais essentiellement de moi :).
@ Nathalie, 20 ans? Mais je n’étais pas née 🙂 lol. On va dire une bonne dizaine d’années?
Bon dimanche à tous.
Céline
Hello Céline,
Nous nous sommes rencontrées sur la glace, (les quatres français qui revenaient de chez les Tsatans).
Tes photos sont superbes ! La sensibilité, l’humanité et l’esprit artistique au service de la technique. ton travail est magnifique !
Bonjours Céline. Toujours au bon endroit au bon moment ! Très belles images superbement traitées.
Que dire après avoir contemplé ces superbes photographies ? Admiratif ? Ebloui ? Charmé ? Non, pour une fois,rien. Je reste sans voix. Tu peux être fière de toi, tu as réussi à me faire taire.
Encore une fois des images époustouflantes et qui te ressemblent.Un plaisir que de les regarder.Merci!
T es devenir une fan de la Mongolie:)