Chers amis,
Je reviens sur une série d’images réalisées il y a exactement un an, lors de mon dernier voyage en Inde qui me mena du Cachemire au Rajasthan. J’ai profité de mon passage à Jaipur, la ville rose, dont la réputation pour ses pierres précieuses n’est plus à faire, pour aller à la rencontre de petits artisans bijoutiers, installés un peu partout dans la ville. Mais ne vous-y trompez pas, ce n’est pas de bijoux dont je vais vous parler aujourd’hui, mais de fromage !
Ce que j’aime en voyage, ce sont les sujets inattendus, parfois insolites, qui se présentent à moi au fil de mes pérégrinations.
Ainsi, alors que j’observais le travail minutieux d’un tailleur de pierre dans un petit atelier de la ville, une forte odeur de lait bouilli vint soudain s’infiltrer dans la pièce et chatouiller mes narines. Je passe la tête à l’extérieur et aperçois, à quelques mètres à peine, d’immenses bidons en métal remplis de lait fumant. Comment ai-je pu ne pas voir cette scène en passant le porche de cette cour intérieure ! Curieuse, je dis à l’artisan bijoutier de terminer son travail tranquillement et me dirige vers ces énormes marmites fumantes. Une dizaine d’hommes transpirants s’affaire autour de celles-ci. En quelques secondes je comprends que c’est une fabrique de paneer. Ce fromage indien, dont je raffole, est obtenu à partir de lait de bufflonne ou de vache et entre dans la composition de nombreux plats (le plus connu étant le Palak Paneer, le fromage aux épinards !). Il fait partie des produits de base de la cuisine indienne et est une source de protéines importante pour la population majoritairement végétarienne.
1000 litres de lait pour 200 kilogrammes de fromage.
Le sujet, que j’imagine déjà en noir et blanc, m’inspire immédiatement. Ces hommes, tout aussi enthousiastes que moi pour une séance photo, posent tout de suite fièrement devant l’appareil. Comme des gamins, ils attendent chacun leur tour, en laissant parfois le lait monter et déborder des marmites ! Je patiente quelques instants, le temps qu’ils relâchent un peu leur attention sur l’appareil, puis me faufile au milieu de ces bidons et réchauds qui dégagent une chaleur insoutenable, s’ajoutant aux 35 degrés ambiants. Chacun est à son poste ! Une fois le lait bouilli, une autre personne y ajoute du vinaigre pour le faire cailler. Un troisième récupère la matière caillée dans un tissu et la met sous presse (de grosses pierres) pour en extraire le petit lait. Une fois durci, le livreur de fromage pourra commencer sa tournée dans la ville.
Sur le thème cuisine indienne, je vous invite à (re)-découvrir quelques images de saveurs indiennes ici, et le marchand de thé ici.
A très bientôt,
Céline
Un affinage d’un an a encore bonifié ce reportage.
Bon voyage
Romain
Bonjour mes amis et merci pour vos retours sur cette série b&w, que j’aime beaucoup aussi. J’ai eu beaucoup de plaisir à réaliser ces photos, ces hommes avaient beaucoup d’humour et nous avons passé un excellent moment ensemble. Un seul regret, de ne pas avoir suivi le livreur de fromage lors de sa tournée !
@ Romain, toujours de la répartie adaptée au sujet 🙂 …
Bonjour Céline,
Toujours fan de tes reportages d’autant que celui-ci est en B&W, j’adorre !
De très jolies photos et encore une expérience que tu nous fais partager.
Merci
patrick
Un reportage très vivant, plein de petits détails, des cadrages originaux et de beaux portraits. On s’y croirait !
Pff !!! Une tuerie cette série . Bravo ma belle et le choix du nb juste parfait. Namasté
De sublimes photos, mais à cela tu m’avais habitué et voilà que maintenant que tu décides de me faire voyager culinairement à travers le monde. Décidément, dès que j’ai l’impression d’avoir cerné ta personnalité, voilà que tout est remis en question. Je te remercie de partager avec moi toutes ces enrichissantes rencontres. Bisou.